- bosseler
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• 1170; de bosse♦ Déformer par des bosses. ⇒ bossuer, cabosser. — P. p. adj. Pare-chocs bosselé. — Par ext. « Un de ces amas qui bosselaient irrégulièrement la plaine » (Flaubert). ⊗ CONTR. Débosseler.Synonymes :- bossuer- cabosserContraires :- débosselerbosselerv. tr.d1./d En orfèvrerie, travailler en bosse.⇒BOSSELER, verbe trans.A.— Emploi trans.1. Domaine des arts décoratifs. Exécuter un travail en relief sur (une pièce d'orfèvrerie, etc.). Bosseler de la vaisselle (Ac. 1835-1932).2. Déformer (quelque chose) par des bosses (cf. bossuer A) :• 1. Jeanne, répondis-je avec la gravité d'un maître, je crois que, s'il s'agit de briser les assiettes, d'ébrécher les plats, de bosseler les casseroles et de défoncer les bouillottes, la créature sordide que Thérèse a placée dans la cuisine suffira à sa tâche, car il me semble entendre en ce moment dans la cuisine des bruits désastreux.A. FRANCE, Le Crime de Sylvestre Bonnard, 1881, p. 450.— P. métaph. (cf. TAINE, Derniers Essais de critique et d'hist., 1893, p. 38 : consteller et bosseler la trame du style) :• 2. Aimer les trompettes, les flûtes,Être prêt à s'évanouirQuand le son qui se répercuteBosselle l'âme de plaisir.A. DE NOAILLES, Les Éblouissements, 1907, p. 382.— P. ext. :• 3. Dépouillée, sans bois, sans herbes, la montagne même est sculpture. Les pierres affleurent partout, semblables à des ossements. D'énormes vertèbres, des ischions monstrueux bossellent le sol.É. FAURE, L'Esprit des formes, 1927, p. 81.— Arg. Battre (qqn). (Le) frapper sec (cf. LE BRETON 1960).B.— Emploi pronom. [Surtout en parlant d'un obj. de métal] Être déformé par des bosses. En tombant, ce plat d'étain ancien s'est bosselé (DUB.).— P. ext. :• 4. ... l'hôpital change de couleur, devient rouge. Sa forme nette ne tient qu'à sa masse : sous chaque coup du 155 qui le pilonne, il se creuse, se bosselle ou s'aplatit légèrement, comme le fer rouge sous les coups du marteau.MALRAUX, L'Espoir, 1937, p. 780.Prononc. et Orth. :[
], (je) bosselle [
]. Fait partie des verbes en -eler qui doublent l devant un e muet (cf. BESCH. Conjug. 1961, p. 26). Étymol. et Hist. 1. 1170-1191 « déformer par des bosses » (BÉROUL, Tristan, éd. E. Muret & L. M. Defourques, 3626); 2. av. 1643 « travailler, modeler en bosses » (Phil. de Hurges dans Mém. de la sté hist. de Tournai, V, 183 dans GDF. Compl.). Dér. de bosse1; suff. -eler. Fréq. abs. littér. : 13.
bosseler [bɔsle] v. tr. [CONJUG. appeler.]ÉTYM. 1170; de 1. bosse.❖1 Déformer par des bosses. ⇒ Bossuer, cabosser. || Que vous êtes maladroit ! Vous avez bosselé cette cafetière d'argent (Littré).♦ (Sujet n. de chose). Former des bosses sur (qqch.).1 Dans un de ces amas qui bosselaient irrégulièrement la plaine, quelque chose de plus vague qu'un spectre se leva.Flaubert, Salammbô, XIII.2 (XVIIe). Techn. Travailler en bosse, en relief (les pièces d'orfèvrerie).——————se bosseler v. pron.——————bosselé, ée p. p. adj.ÉTYM. (XIIIe).1 Techn. Qui a subi un travail de bosselage. || Cuiller bosselée.2 Cour. Qui présente des saillies, forme des bosses. || Les feuilles des choux sont bosselées. || Un terrain tout bosselé. ⇒ Accidenté.♦ Spécialt (en parlant de l'anatomie d'un être animé). || Mâchoire bosselée. || Crâne bosselé.2 (…) son corps robuste, taillé à la serpe, surmonté d'une tête bosselée qui ressemblait à une grosse racine blanchie et dépouillée par un séjour au fond des mers.Claude Lévi-Strauss, Tristes tropiques, p. 7.❖DÉR. Bosselage, bosselard, bossellement, bosselure.COMP. Débosseler.
Encyclopédie Universelle. 2012.